- terrine
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• 1549; therine 1412; fém. subst. de l'a. adj. terrin « de terre », du lat. pop. °terrinus1 ♦ Récipient de terre (et par ext. de métal) en forme de tronc de cône évasé vers le haut; contenu de ce récipient. « Une grande terrine à fond d'émail vert » (Sand).2 ♦ (1413) Récipient de terre, assez profond, muni d'un couvercle, où l'on fait cuire et où l'on conserve certaines viandes; son contenu que l'on sert en tranches. Foie gras en terrine. Terrine de lapin. La terrine du chef. ⇒ pâté. — Terrine de légumes. ⇒ pain. Terrine de poisson.terrinen. f.d1./d Récipient en terre (et, par ext., en porcelaine, en métal, etc.), aux bords évasés vers le haut; son contenu. Une terrine de crème.d2./d Pâté cuit dans une terrine.⇒TERRINE, subst. fém.A. — 1. Récipient de terre cuite, de faïence, rond, à fond plat, qui s'évase vers le haut et qui sert à divers usages. Terrine vernie, vernissée, émaillée. Un mobile (...) tenait une terrine de faïence grossière dans laquelle trempaient des linges ensanglantés. Un médecin militaire (...) était penché sur le blessé (FEUILLET, Veuve, 1884, p. 29). On vit la vaisselle, depuis l'écuelle, les pots et les casseroles de tout acabit jusqu'aux vastes terrines avec ou sans bec, le tout de terre grise de Samadet, dans les Landes, rugueuse au dehors, vernie au dedans (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 159).♦ P. méton. Contenu de ce récipient. Elle se revit elle-même, comme autrefois, écrémant avec son doigt les terrines de lait dans la laiterie (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 59).— En partic. Récipient de terre cuite, de porcelaine, et, p. ext., de métal, assez profond, à côtés droits, muni d'un couvercle dans lequel on fait cuire et on conserve des pâtés. Pâté en terrine. Tout près d'elle, sous sa main, étaient le veau piqué, le pâté de foie, le pâté de lièvre, dans des terrines jaunes (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p. 656).♦ P. méton. Contenu de ce récipient, pâté cuit dans une terrine. Terrine de gibier, de volaille, de grives, de lièvre, de poisson; terrine du chef. Marceline dut descendre en ville chercher une conserve, un pâté de n'importe quoi. Elle revint bientôt avec une petite terrine que je dévorai presque entière (GIDE, Immor., 1902, p. 385). L'aimable pâtissière du cours Napoléon (...) qui confectionne de si succulentes terrines de merles (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 22).— Vieilli. Récipient, souvent luxueusement décoré, de forme ovale, muni d'un couvercle et présenté sur un plateau, dans lequel on servait ragoûts et légumes. Une grande terrine d'argent avec anses à cygnes, exécutée par Seethaler d'Augsbourg, sur la demande de la cour de Bavière (1808 (..)) (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p. 78).2. HORTIC. ,,Récipient de culture, à fond percé, large et peu profond, utilisé pour le semis ou le repiquage de plantes délicates de faible encombrement`` (Lar. agric. 1981).B. — Arg., pop. Tête, face, crâne. Synon. arg., pop. cafetière, tronche. Les malins donnent des conseils et raisonnent sur la valeur des coups. Allons tape lui sur la terrine, mouche lui le quinquet (GAUTIER, Français peints par eux-mêmes, Le Maître de chausson, t. 5, 1842, p. 263). Salut Max, m'a dit Larpin [le policier] (...) on ne te dérange pas trop? Derrière lui, Maffieux, son équipier, se fendait doucement la terrine (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 32).Rem. V. aussi terre rem. 6.Prononc. et Orth.:[
], [te-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1412 therine « récipient de terre » (17 mai, Exécut. testam. des époux Hediart Aubry, A. Tournai ds GDF. Compl.); p. ext. 1684 « ce qui a été cuisiné dans une terrine et qu'on sert froid » (SÉV., Lettre, 18 sept., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 138). Subst. au fém. de l'anc. adj. terrin « de terre » d'un lat. pop. terrinus, pour le class. terrenus « formé de terre, de terre », v. terrain d'où l'a. fr. terrin adj. « souterrain » fin XIIe s. Orson de Beauvais, 1206 ds T.-L., « terrestre » XIIIe s., v. T.-L., att. comme subst. en m. fr. au sens de « pot de terre » 1363 (Compt. de Valenciennes, n° 20, p. 18 ds GDF.) — 1555 ibid. dans des textes fr.-flamands. Fréq. abs. littér.:118.
DÉR. Terrinée, subst. fém. Contenu d'une terrine; en partic., région. (Normandie), riz au lait sucré et parfumé à la cannelle, cuit dans une terrine, au four. La cuisson de la terrinée dure 5 heures au moins; on la faisait jadis cuire dans le four du boulanger. Elle se caractérise par une épaisse croûte dorée et savoureuse (COURTINE Gastr. 1984, p. 972). — [], [te-]. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1re attest. 1582 « contenu d'une terrine » (R. et A. D'AIGNEAUX, Bucol., f° 16 r° ds GDF. Compl.); de terrine, suff. -ée.
BBG. — CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p. 148 (s.v. terrinée). — QUEM. DDL t. 19, 38.terrine [teʀin] n. f.ÉTYM. 1549; therine, 1412; féminin substantivé de l'anc. adj. terrin « de terre », issu lui-même du lat. pop. terrinus.❖1 Récipient de terre (et, par ext., de métal) en forme de tronc de cône évasé vers le haut, qui sert à divers usages; le contenu de ce récipient (→ Cerise, cit. 5; farine, cit. 4; laiterie, cit. 1).1 Une grande terrine à fond d'émail vert qui servait aux savonnages fut enterrée jusqu'aux bords dans l'intérieur de la grotte (…)G. Sand, Histoire de ma vie, II, XVI.2 (1413). a Récipient de terre, assez profond, muni d'un couvercle, où l'on fait cuire et où l'on conserve certaines préparations (de viandes, de poisson). || Faire cuire dans une terrine. || Pâté en terrine.b Contenu de ce récipient. || Terrine de pâté de foie (→ Index, cit. 2), de pâté (cit. 5) de lièvre, de canard. || Terrine de veau en croûte (cit. 5), de lapin. || La terrine du chef. || Terrine de poisson, de bar, de brochet, de saint-pierre.2 (…) tout près d'elle, sous sa main, étaient le veau piqué, le pâté de foie, le pâté de lièvre, dans des terrines jaunes.Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 102.3 Pop. Tête. || Il a une drôle de terrine.3 Tu parles ! Je me demande comment il s'y est pris pour opérer sans que les gars n'aient envie de lui flanquer leurs éprouvettes à travers la terrine.San-Antonio, le Secret de Polichinelle, p. 47.❖DÉR. Terrinée.
Encyclopédie Universelle. 2012.